Quand la COVID ouvre une boîte de Pandore !

Quand la COVID ouvre une boîte de Pandore !

Ces deux dernières années ont été marquées par un phénomène que personne, si ce n’est les Simpson et Bill Gates n’avait anticipé. La COVID-19 a eu des conséquences désastreuses dans bien des domaines et la santé des salariés n’a pas été épargnée…

Cet article propose un état des lieux de la santé des salariés en entreprise à l’aube, nous l’espérons, de la sortie de cette crise sanitaire.

Mars 2020, l’avènement du télétravail

Face à la pandémie, le télétravail est apparu comme la solution évidente pour limiter la perte de productivité des entreprises tout en évitant la mise au chômage technique de bon nombre de salariés. Une solution somme toute très efficace pour faire face à une crise sans précédent et au risque de défaillance économique gargantuesque qui était annoncé. Cependant face à l’urgence de la situation, la nécessité d’adaptation fût très rapide, trop peut-être. Comme dans chaque crise, il ne s’agissait plus de prévenir mais de survivre en proposant des solutions d’appoint, « court-termistes » et peu adaptées sur le long terme.

Qui aurait pu imaginer que changer l’environnement de travail d’un individu aurait autant de conséquences physiques et psychologiques ? Comment expliquer l’augmentation massive des douleurs physiques et des défaillances psychologiques que nous a offert cette crise ? Outre le fait, et non des moindres, que la situation de ces deux dernières années n’était pas très joyeuse, le salarié en télétravail a dû faire face à beaucoup de problématiques liées à son nécessaire besoin d’adaptation à un nouvel environnement.

Des difficultés d’adaptation ergonomiques

Que ce soit sur son bureau personnel, sur son lit ou sur son canapé, dans une grande maison ou dans un appartement exigu, chaque salarié en télétravail fit un constat difficile à assumer mais pourtant de plus en plus exprimé en 2021 : « On était quand même mieux installé en entreprise… ». Et pour cause, depuis plus de 15 ans, les entreprises innovent et choisissent du matériel de plus en plus sophistiqué et adapté pour que le salarié se sente à l’aise au travail. Le problème c’est que notre maison ou notre appartement n’est pas un lieu où il fait bon travailler à temps plein.

Pour autant il ne s’agit pas de dire que le télétravail doive être aboli mais plutôt qu’il est impératif d’apporter des perspectives d’amélioration pour aider les salariés à mieux s’adapter à ce nouveau contexte.

Une activité physique très variable

Qu’elle fût augmentée, diminuée ou éradiquée, l’activité physique des salariés a changé drastiquement avec la COVID. Encore une fois, la pandémie a bousculé les codes. Certains salariés ont multiplié les séances de sport sans pour autant respecter les phases de récupérations. A l’opposé, une écrasante majorité d’entre eux s’en sont tenu à une absence totale de sport découlant directement de la fermeture des salles, de la fin des activités de groupe, de l’interdiction de sorties, etc.

Ces derniers trop actifs ou au contraire trop statiques ne mirent pas très longtemps à développer des douleurs physiques. L’activité sportive est un impondérable, mais pour être bénéfique elle doit être pratiquée correctement en respectant certains impératifs inhérents au bon fonctionnement du corps. En somme, s’il devait y avoir un conseil à donner, il serait le suivant : « faites du sport certes, mais en respectant votre corps ».

Une santé mentale mise à rude épreuve

Si l’épée de Damoclès liée à la pandémie avait été la seule source de mal-être psychologique, une fois les contraintes levées et la pression sanitaire redescendue, la population aurait pu retrouver joie et bonheur et faire fi du passé. Malheureusement le constat n’est pas si simple. L’isolement social, le cloisonnement familial, le manque d’interaction collégial furent autant de conséquences indirectement liées à la situation de crise qui finirent progressivement par entamer sérieusement le moral des salariés.

En fin de crise, le bilan est lourd, 1 salarié sur 2 s’estime en détresse psychologique à la fin 2020, 2 fois plus de dépressions sévères en un an, des insomnies en pagailles et un stress qui augmente nettement. Les conséquences psychologiques de cette pandémie nous accompagneront pour quelques années encore et devront être prises en compte dans l’analyse critique de la santé des populations.

Le paradis des cordons bleus, la détresse des pattes folles en cuisine

Au pays de la gastronomie, certains se sont sentis rois en leur pays dès lors que le confinement arriva, d’autres se trouvèrent fort démunis lorsqu’il fallut passer le pas.

Autant ne pas se le cacher, avant la crise, faire à manger trois fois par jour et pour toute la famille n’était pas le quotidien de bon nombre de salariés. Là encore la situation sanitaire modifia le comportement alimentaire de tous. Entre la consommation excessive de denrées non périssables, de plats « tout-faits », ou au contraire la consommation de plats maison trop copieux associés à une pointe de sédentarité, la diététique française fût également malmenée et nul doute que les statistiques sur l’obésité 2021 seront difficiles à assumer… Le problème sont les douleurs physiques et les souffrances morales qui en découlent. Encore une fois, cette donnée sera à suivre de près dans l’analyse de la santé des salariés.

Et la prévention dans tout ça ?

Pour conclure, entre difficulté d’adaptation ergonomique, modification des habitudes alimentaires, modification de l’activité physique, sans parler du sommeil et de l’absence de vie sociale, la santé mentale et physique des salariés ont été très sérieusement endommagées avec cette crise. Pour autant il serait trop facile de lui remettre tout sur le dos et de ne pas apprendre du passé. Cette crise a ouvert une boîte de Pandore entrainant plus de douleurs physiques et psychologiques, mais elle nous a offert un aperçu de la complexité du fonctionnement humain et du nombre de variables à prendre en compte pour mieux prévenir ces douleurs.

L’humain est donc un système complexe et son bon fonctionnement au sein d’un environnement ne repose pas uniquement sur un fauteuil correct et un baby-foot en salle de pause. Pour sortir plus fort de cette crise, charge à nous désormais d’expertiser au mieux les variables de fonctionnement de l’humain pour proposer une prévention plus adaptée demain.

Sources :
Empreinte Humain, OpinionWay. Baromètre T6 Empreinte Humaine (1/3) 2021