Le TMS, une histoire à repenser

Le TMS, une histoire à repenser

La situation

Les Troubles Musculo-squelettiques plus souvent connus sous le terme TMS représentent à ce jour près de 90% de la maladie professionnelle. Ils sont à l’origine avec les risques psycho-sociaux de près de 40% des arrêts de travail et coûtent à eux seuls près de 2 milliards d’euros par an, aux entreprises.

Pour autant, leur définition n’est pas toujours très claire, et leur prise en charge l’est encore moins. La prévention d’un TMS consiste à anticiper les risques de survenue de ces maladies, et à mettre en place des solutions adaptées pour limiter leur survenue.
Cependant il est difficile de prévenir un trouble dont l’origine est très souvent mal isolée et dont la définition ne fait pas consensus.

Focus sur la genèse d’un TMS 

Chaque métier soumet le corps à différentes contraintes. Avec le temps, la répétition de certains gestes ou le maintien de certaines postures peuvent devenir néfastes pour le bon fonctionnement du corps. Ce dernier réagit alors en activant son système d’alarme. C’est l’apparition de la douleur ! Cette douleur informe l’être humain du fait que le geste réalisé ou la posture maintenue n’est pas adaptée et qu’il doit procéder autrement car il risque d’endommager son fonctionnement. À ce moment-là, on parle de trouble fonctionnel.

Les troubles fonctionnels ne sont pas graves en soi, ils se définissent généralement par une douleur associée à une ou plusieurs contractures dans les muscles avoisinants sans pour autant qu’il n’y ait de lésion visible à l’imagerie médicale (radiographie, échographie, IRM). Malheureusement, l’être humain banalise souvent ces douleurs fonctionnelles. Nourri par des « c’est normal, c’est le métier qui rentre », « ça va passer », ou encore « c’est dans votre tête », les troubles fonctionnels s’installent, les douleurs s’amplifient et les contractures se multiplient, l’ensemble pouvant devenir très encombrant et entrainer arrêts de travail et/ou douleurs chroniques.

Notre définition du TMS

Actuellement, l’assurance maladie reconnait comme TMS une douleur sur laquelle on peut placer le nom d’une maladie. Or, un trouble fonctionnel n’est pas encore reconnu comme une maladie car elle n’associe aucune lésion à la douleur. En effet, les moyens dont nous disposons en imagerie ne permettent pas de mettre en évidence simplement une contracture musculaire.
Donc chaque personne ayant pour seul symptôme une douleur sans pour autant que ce soit visible à l’imagerie ne sera pas considérée comme une personne victime d’un TMS et ceci même si la douleur est intense. En conséquence, il nous semble incontournable d’inclure le trouble fonctionnel à la définition des TMS de par l’importance de leur impact sur la vie professionnelle des employés et sur les entreprises. 

Le TMS est donc une maladie professionnelle qui se caractérise par une douleur handicapante ou gênante et qui se fait ressentir au quotidien, avec les conséquences que cela implique sur le travail de chacun. Prévenir un TMS devient simple, il suffit d’isoler rapidement les troubles fonctionnels, de cartographier les facteurs de risque inhérents à chaque profession et de mettre en place les solutions adaptées (étirements, renforcements, adaptation des gestes et postures) afin d’éviter qu’ils ne s’installent et ne finissent par coûter très cher à l’entreprise.

Sources :

Comprendre les TMS
Définition et impact des TMS
Les RPS en entreprise
Krismer, Van Tudler. Strategies for prevention and management of musculoskeletal conditions. Low back pain (non-specific). Best Pract Res Clin Rheumatol. 2007 Feb;21(1):77-91.
Peter O’Sullivan. Diagnosis and classification of chronic low back pain disorders: maladaptive movement and motor control impairments as underlying mechanism. Man Ther. 2005 Nov;10(4):242-55