Mal de dos : les anciens mythes

Mal de dos : les anciens mythes

Qui n’a jamais eu mal au dos ? Et combien de conseils différents entend-on tous les jours ? Faisons un tri non exhaustif et présentons aujourd’hui le « mal du siècle » ainsi que quelques mythes et mauvaises idées qui l’entourent.

Première erreur

« J’ai mal, j’ai bien quelque chose d’abimé »

La première erreur est sûrement la plus grave, car elle a longtemps été promulguée par les professionnels de santé.

Souvent, on imagine une douleur comme apparentée à une lésion : une lésion de la peau est une coupure, une lésion de l’os une fracture, une lésion d’un ligament une entorse, etc. Tout le monde comprend donc que la structure endommagée a besoin d’un temps de repos, de récupération, de consolidation ou de cicatrisation. En revanche, on imagine beaucoup moins facilement une douleur sans lésion apparente. Qu’est ce qui ferait mal dans ce cas-là ? Pour ne rien vous cacher, le sujet est assez technique et pas encore tranché entre les professionnels de santé, mais là n’est pas la question. Le fait est que, dans la majorité des cas : le mal de dos n’est pas une lésion de votre corps. Le corollaire de cette petite information est que le repos devient alors inutile. Votre corps n’a en quelque sorte rien a réparé. Voici la première énorme erreur que nous avons commise depuis des décennies : recommander du repos pour diminuer le mal de dos.

Deuxième erreur

« Mais mon cas est différent, car j’ai une pathologie déclarée »

Pour rester simple, il existe de nombreux troubles qui pullulent dans la population : arthrose du dos, hernie discale, dégénérescence discale, et mille autres noms barbares dont il est inutile ici de connaitre les spécificités. Quoi qu’il en soit, les gens souffrant du dos ont souvent entendu ces termes en parlant de leurs maux avec leur entourage ou leurs soignants. En voyant ces termes et en comprenant ce qu’ils impliquent, il y a de quoi s’inquiéter… et voici donc la deuxième grosse bêtise que nous avons véhiculée depuis des années : très souvent, ce genre de pathologie n’est pas à l’origine de votre douleur.

Mieux : on retrouve ces signes chez de nombreuses personnes sans qu’ils n’aient aucun symptôme, on les a découverts sans doute de manière fortuite chez vous parce qu’on les a cherchés. Quand bien même ces problèmes existent bel et bien, et peuvent engendrer des symptômes, parfois graves, ce n’est que rarement le cas. Comprenez bien, ce n’est parce que l’on vous trouve une tumeur quelque part qu’elle est forcément cancéreuse, ou qu’elle va le devenir. Il faut la surveiller, car le terrain peut être inquiétant mais cela peut être tout à fait inoffensif. Eh oui, il arrive parfois qu’un innocent se retrouve sur les lieux du crime…

À juste titre, beaucoup de patients cherchent une raison à leur douleur et n’acceptent pas une origine inconnue. On entame régulièrement une « chasse à la pathologie », et à force de chercher, on trouve ! De là nait un nouveau problème, à savoir qu’on va trop souvent rechercher inutilement avec des imageries médicales la moindre lésion, et donner un nom effrayant à une petite chose sans gravité. Inconsciemment, on médicalise les gens en leur offrant une pathologie qu’ils n’ont pas. Parfois, oui, mieux vaut ne pas savoir !

Troisième erreur

« Dans mon métier, c’est normal, tout le monde a mal »

Malgré tout le handicap que cela entraîne, le mal de dos n’est pas une maladie en soi, ce n’est qu’un symptôme. C’est en quelque sorte un signal d’alerte que le corps envoie pour vous faire comprendre qu’il s’adapte mal à une situation. Ce n’est pas non plus une fatalité ! Un mal de dos n’est pas inhérent à une profession. En revanche, certaines situations que requièrent ces professions sollicitent beaucoup votre corps et il doit être entrainé pour y répondre sans douleurs.

Pour enfin réussir à faire un grand pas loin des maux de la colonne vertébrale, sortons-nous de la tête que les douleurs ont une cause extérieure, un coupable désigné. Il ne tient qu’à nous de les contrôler. L’environnement, notre profession ou une prédisposition anatomique peuvent nous mettre à risque de présenter des douleurs mais elles ne s’exacerbent que lorsque l’on excède les capacités de notre corps.

Sources :